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COMPORTEMENT

LA PERCHE

 

  Description :

 

La perche est probablement le plus populaire de nos carnassiers; d'abord, sans doute, parce qu'elle est très jolie et très répandue, et que sa petite taille la met à la portée du plus modeste des pêcheurs à la ligne; ensuite parce qu'on peut la pêcher selon les techniques les plus diverses, des plus élémentaires aux plus «sportives», avec de réelles chances de ne pas rentrer bredouille et même, certains jours, d'en faire des bourriches dépassant toutes les espérances; enfin parce que sa chair est très appréciée, surtout présentée en filets de perche, dépourvus d'arêtes, qui font les délices des amateurs de friture croustillante.

Le corps de la perche est ovale, comprimé latéralement, assez allongé chez les sujets jeunes, plus massif chez les adultes et franchement bossu chez les plus vieux. Le pédoncule caudal est bien marqué. La tête n'est pas très grosse, avec une mâchoire inférieure qui s'avance un peu. La gueule, qui s'ouvre assez et trop courtes pour être très piquantes. Le rebord postérieur des opercules est très coupant. La perche est pourvue de deux nageoires dorsales, séparées par un petit espace: la première est composée de rayons durs et épineux-, la seconde, de rayons souples précédés de un ou deux rayons épineux. Les nageoires ventrales sont insérées à hauteur des pectorales. La queue est nettement échancrée. Le corps est entièrement recouvert de petites écailles très régulièrement et solidement implantées.
La coloration passe du vert olive sombre au vert bronze du dos, au jaune doré des flancs et au blanc crème du ventre; cinq à neuf larges bandes noires allant en pointe et s'effaçant vers la ligne latérale marquent la partie supérieure du corps. La dorsale épineuse porte une ou deux taches noires. Les nageoires ventrales, anale et caudale sont d'un beau rouge vif ou rouge orangé. Dans les eaux très claires, toutes ces teintes sont très vives et contrastées; dans les eaux opaques, elle peuvent être très ternes. Dans nos eaux, la perche peut atteindre 0,50 à 0,60 m de long pour un poids de 1,5 à 2 kg; mais la taille courante est plutôt entre 300 et 600 gr.

 

 Comportement :

   

La perche est présente dans toutes les eaux douces de basse et moyenne altitude. Elle préfère les eaux claires et pures plutôt vives, mais elle prospère bien dans les grands plans d'eau aux profondeurs importantes. Elle a besoin de «couverts» assez denses (herbiers, végétation et branchages noyés, amas rocailleux, etc.) pour s'y abriter de ses prédateurs et s'y tenir à l'affût de ses proies. N'aimant pas les fonds vaseux, elle se tient à proximité des fonds propres. Elle peut descendre jusqu'à des profondeurs importantes: -20 à -30 m, dans les grands lacs.

Ayant un instinct grégaire très poussé, les perches vivent en bancs d'une formidable densité quand elles sont au stade d'alevins. Mais très vite, sous l'action des prédateurs et du cannibalisme auto-limitant, cette densité s'amenuise et, au bout de deux ou trois années, les perches adultes se retrouvent en bandes de plusieurs dizaines (parfois une centaine et plus) d'individus sensiblement de même taille. À la fin, il ne restera plus, de la troupe primitive, que quelques très gros sujets. Ces différentes populations, inégales en nombre et en taille, ne se mélangent guère et, dans les grands lacs surtout, se tiennent souvent à des étages nettement séparés, les plus grosses en bas et les perchettes à la surface.
À l'intérieur de ces troupes, des phénomènes sociaux assez complexes interviennent pour assurer à la fois la survie du groupe et celle de l'individu, tout en garantissant la limitation sélective de l'espèce. En effet, le groupe n'est pas une simple juxtaposition d'individus réagissant séparément, mais une société induisant un comportement collectif. Ainsi, on observe le maintien d'une distance minimale précise entre chaque élément, qui engendre la sensation de sécurité du groupe: toute modification intempestive de cet espacement, provoquée par l'approche d'un prédateur, par exemple, se propage d'un sujet à l'autre et déclenche une réaction collective de fuite. De même, on constate un «positionnement hiérarchisé» au sein du groupe, chacun ne se répartissant pas au hasard, mais les plus forts occupant les meilleures places, qui leur assurent à la fois la protection (milieu du groupe) et la primauté sur la nourriture (tête du groupe). C'est pourquoi on trouve les sujets les plus gros et les plus forts devant et au centre; les «moyennement forts», derrière eux, débordant latéralement du fait qu'ils sont plus nombreux; les moins forts, derrière encore, formant la queue, les plus faibles étant en position extérieure; de cette façon, ce sont toujours les plus faibles qui sont exposés aux attaques des prédateurs, d'où la sélection. La prudence commande au faible de se placer derrière le fort pour ne pas être dévoré par lui.
La reproduction a lieu en avril-mai; la femelle dépose de longs rubans sur la végétation et les branchages immergés. Si elle n'est pas sévèrement limitée, la perche a tendance à pulluler et souffre de nanisme.

 

  Régime Alimentaire:

 

La perche se nourrit de tous les petits organismes qu'elle trouve : larves, vers, crustacés, mollusques, etc. ; mais c'est sur les alevins et les petits poissons que s'exerce sa plus intense prédation.
Si le groupe assure à l'individu sécurité et efficacité dans la quête alimentaire, il constitue aussi pour lui une concurrence permanente au moment de s'emparer de la proie; il s'ensuit donc une compétition acharnée qui constitue, pour le pêcheur, la clé de la réussite s'il sait la mettre à profit. En effet, sur le poste d'affût, les plus grosses perches sont les mieux placées pour être les premières sur les proies; si les proies sont suffisamment nombreuses, les suivantes auront leurs chances, puis les suivantes encore, etc. Mais si les grosses, ayant, par exemple, leur méfiance éveillée, suivent sans attaquer, aucune des autres ne s'y risquera: c'est ce qui explique que c'est presque toujours les plus belles perches que l'on prend les premières, et aussi que si l'une d'elles se décroche, les touches s'arrêtent. En revanche, les très gros sujets isolés se comportent comme des carnassiers solitaires.

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