AUX LEURRES

Pêche du black bass aux leurres

 

 

Le Matériel Canne à lancer léger de 2,30.
Moulinet Tambour fixe plus léger possible
Nylon de pêche : 24 à 28/100

 

 

Si l'on a la chance de se trouver en présence d'un plan d'eau où le Black Bass est en bonne densité, aucune hésitation, c'est aux leurres artificiels qu'il faut le pêcher si on veut vraiment se donner du plaisir et de l'émotion... Certes, il mord parfaitement aux appâts vivants, mais c'est bien dans les techniques les plus sportives qu'il fait la démonstration de ces qualités qui ont toujours fait de lui l'adversaire favori des pêcheurs américains.

Le Black Bass est connu pour le nombre et la diversité, voire l'extravagance, des leurres susceptibles de provoquer son attaque. Il est impossible de les décrire tous, surtout si, comme il se doit, on prend en compte ceux qui figurent dans les pages des catalogues américains; mais on peut les regrouper en plusieurs catégories en fonction de l'action de pêche qui leur est propre.

 

 

Les cuillers ondulantes


Les seules cuillers ondulantes réellement adaptées à la pêche du Black Bass, créées pour satisfaire la clientèle américaine, sont presque introuvables en France. Elles doivent répondre à plusieurs contraintes: les palettes, minces et allongées, mesurent 6 à 8 cm et pèsent de quelques grammes à 20 g. Elles sont terminées par un hameçon simple fort de fer ou un triple dont l'habillage est très important. Des filaments de plastique ou un toupet de plumes excitent en effet la convoitise du poisson. Si la palette peut être unicolore, des couleurs variées sont à rechercher, agrémentées de points noirs, rouges, jaunes ou verts, ou de zébrures multicolores. Les cuillers lourdes sont utilisées l'hiver, quand les black bass ont rejoint les profondeurs. Des modèles très légers peuvent se montrer efficaces l'été, ramenés juste sous la surface.



Les cuillers tournantes


Bien qu'il ne s'agisse pas à proprement parler d'un leurre adapté à la pêche du Black Bass, n'importe quel modèle de cuiller, dans les tailles comprises entre 1 et 4, peut capturer le carnassier le jour où il est en appétit !
On augmente ses chances en misant encore sur la fantaisie: palettes aux couleurs variées, habillage de l'hameçon tel que pompon de laine rouge, plumet, teasers de toute nature en matière plastique souple, poissonnet en plastique. Les cuillers plombées en tête sont utilisées l'hiver ou au coeur de la canicule pour rechercher le black en profondeur. Les modèles à plombée axiale sont préférés pour prospecter en été juste sous la surface. La récupération d'une cuiller tournante doit être lente et irrégulière, saccadée. La cuiller, très en vogue en France, est peu utilisée aux États-Unis. On ne peut en effet pêcher correctement en surface, ni effectuer les temps morts fréquemment mis à profit par le black pour attaquer.

 

Les poissons-nageurs

 

Il en existe des centaines, dont la plupart montrent des formes extravagantes. Ce sont les leurres à Black Bass par excellence, dans la mesure où ils montrent une grande souplesse d'utilisation, et sont conçus pour pêcher à tous les niveaux de profondeur selon les modèles. Certains sont flottants, d'autres plongeants. Ils sont le plus souvent brillamment colorés, et leur conception autorise toutes les allures de récupération, y compris les trémoussements sur place avant une soudaine traction, auxquels le Black Bass est si sensible. Les premiers poissons-nageurs spécifiquement destinés au black bris furent les Floppy et les Plucky, aujourd'hui détrônés par les imitations en bois telles que les Rapala ou les Creek-Chub. Les tailles les mieux adaptées varient de 7 à 15 cm. Il convient d'éviter de propulser directement le leurre sur un poste ou, pire, sur un
poisson repéré. Trop de pêcheurs sont convaincus de l'utilité de surprendre le black et de l'inciter à mordre en le bombardant, alors qu'ils ne font qu'éveiller sa méfiance ! Lorsqu'on utilise des leurres de surface, on attend ensuite quelques instants avant d'entamer la récupération. Les pêcheurs américains affirment que, pour tenter les gros blacks, le leurre doit demeurer immobile au moins 2 mn. Sans aller jusque-là, 10 à 20 s sont souvent nécessaires avant de le faire se trémousser sur place, puis de donner 2 ou 3 coups de manivelle qui ont pour effet de le faire plonger en créant des bulles et un léger remous. Lorsque le leurre remonte, il se fige à nouveau avant d'être dandiné sur place selon le même manège. Si la lenteur de cette allure n'est pas respectée, le black abandonne la poursuite, rate le leurre ou se décroche au ferrage.
La touche ne se traduit pas forcément par une attaque spectaculaire : il peut s'agir dans certains cas d'un léger mouvement de houle auquel on répond par un ferrage immédiat.



Les leurres souples


Ils n'ont rien à envier, en matière de créatures invraisemblables, aux mouches et autres poissons-nageurs destinés au black. Les plus anciens, les plus simples et sans doute encore les meilleurs, figurent plus ou moins de gros lombrics, des chatouilles ou des chenilles. Il en existe une infinité de modèles plus ou moins élaborés, enfilés sur un hameçon spécial anti-herbe, précédés ou non d'un casque ou d'un plomb sphérique en guise de lest, selon que l'on pêche au fond ou en surface.
Certaines formes déploient des appendices, pattes, queues, antennes, qui peuvent évoquer alors des grenouilles, des têtards, des alevins, des écrevisses et autres monstres imaginaires...
Les montures lestées sont ramenées au ras du fond en alternant sautillements sur place et glissés. Elles peuvent également se déplacer entre deux eaux, en une nage lente, hésitante, imprimée par des mouvements de tirées et de relâchés.
Les montures dépourvues de plombées sont ramenées en surface à la manière d'un popper.



L'action de pêche


On lance sur les chasses ou les postes présumés, discrètement, un placage bruyant n'étant pas nécessaire pour attirer l'attention du Black Bass. La chute du leurre suffit à le mettre en alerte. Il est important de veiller à étendre la soie bien droite. Le popper doit ensuite rester immobile au moins 10 s, le temps que les rides formées par sa chute à la surface disparaissent. C'est en effet souvent durant cette phase qu'il attaque! Si rien ne se produit, on effectue une tirée sèche, exercée sur la soie de la main gauche, d'environ 10 cm, de façon à provoquer le fameux éclaboussement et le petit bruit caractéristique. Le leurre est à nouveau immobilisé /c'est très important/. On peut alterner ces manoeuvres avec des tremblements sur place imprimés de la pointe du scion.

Les faux lancers sont réduits au minimum, et le plan de battement du scion franchement décalé entre le lancer arrière et le lancer avant évite au leurre de venir percuter la canne et d'occasionner de sérieux dégâts. Le pêcheur doit conserver une attention constante sur son leurre. La touche n'est en effet pas forcément spectaculaire, et peut se traduire par un gobage très discret exigeant toutefois un ferrage rapide et puissant.

Il est inutile d'insister trop longuement sur le même poste, les gros blacks attaquant souvent au premier passage.



.

.

×